Source : Sandra Delacourt, « Pierre Pinchon. Jean Dolent (1835-1909) : écrivain, critique d’art et collectionneur »
La rue Jean Dolent porte son nom depuis 1925…
« […] Nul ne peut vivre de ses talents ou de son savoir s’il n’est pas prêt à prostituer ces talents et ce savoir pour trahir son espèce ou faire sa proie de son prochain ». Cette amère sentence rédigée en 1823 par William Hazlitt pourrait, mieux que toute autre, dépeindre la posture littéraire adoptée, quelque quarante ans plus tard, par l’écrivain et critique d’art français Charles-Antoine Fournier. Issu du milieu ouvrier et faisant modestement carrière dans une maison de change, c’est sous le pseudonyme de Jean Dolent que cet autodidacte signe une œuvre singulière revendiquant l’absence de légitimité sociale et professionnelle comme gage d’indépendance éthique et esthétique. Tenu à l’écart des honneurs officiels, Dolent développe en marge des réseaux professionnels institués une œuvre discrète mais profondément libérée des conventions littéraires dominantes. Explorant le seuil de l’illisibilité dans des ouvrages poétiques à faible tirage et intervenant dans la presse spécialisée pour défendre des artistes qui lui semblent injustement ignorés, Dolent choisit l’ombre quand tant d’autres de ses contemporains œuvrent à entrer dans l’histoire. Si elle l’a jusqu’à aujourd’hui condamné à l’oubli, son inébranlable position d’outsider lui fit pourtant gagner l’estime des écrivains et artistes majeurs de son temps …..Texte intégral ….ici